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Romans de romance dans un seul endroit

Chapitre 4IV<br/><br/>LES FATIGUES DU HARNAIS ET DE LA ROUTE<br/>


Trente jours après avoir quitté Dawson, le courrier de Salt-Water entrait à Skagway. Les chiens étaient en piteux état, traînant la patte et à peu près fourbus. Buck avait perdu trente-cinq livres de son poids, et ses compagnons avaient souffert plus encore. Pike le geignard, qui si souvent dans sa vie avait feint d’être blessé à la jambe, l’était pour tout de bon cette fois, Sol-leck boitait, et Dub souffrait d’une omoplate foulée ; ils avaient perdu toute énergie et tout ressort, et leurs pattes dessolées s’enfonçaient lourdement dans la neige. Ce n’était pas chez eux cette lassitude extrême que produit un effort court et violent, et qui disparaît après quelques heures de repos, mais la dépression complète due à un labeur excessif et trop prolongé.

En moins de cinq mois, l’attelage avait fait deux mille cinq cents miles et durant les huit cents derniers n’avait pris que cinq jours de repos. En arrivant à Skagway, les chiens pouvaient à peine tendre les traits du traîneau ou éviter d’être frappés par son avant dans les descentes.

– Hardi ! mes pauvres vieux ! leur disait le conducteur pour les encourager. C’est la fin. On va se reposer pour de bon à présent…

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