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Romans de romance dans un seul endroit

Chapitre 4V – Rêves d'amour et autre.


Léon apprit à ses dépens qu'il ne suffit pas d'une bonne conscience et d'un bon lit pour nous procurer un bon somme. Il était couché comme un sybarite, innocent comme un berger d'Arcadie, et, par surcroît, fatigué comme un soldat qui a doublé l'étape : cependant une lourde insomnie pesa sur lui jusqu'au matin. C’est en vain qu'il se tourna et retourna dans tous les sens, comme pour rejeter le fardeau d'une épaule sur l'autre. Il ne ferma les yeux qu'après avoir vu les premières lueurs de l'aube argenter les fentes de ses volets.

Il s'endormit en pensant à Clémentine ; un rêve complaisant ne tarda pas à lui montrer la figure de celle qu'il aimait. Il la vit en toilette de mariée dans la chapelle du château impérial. Elle s'appuyait sur le bras de Mr Renault père, qui avait mis des éperons pour la cérémonie. Léon suivait, donnant la main à Mlle Sambucco ; la vieille demoiselle était décorée de la Légion d'honneur. En approchant de l'autel, le marié s'aperçut que les jambes de son père étaient minces comme des baguettes, et, comme il allait exprimer son étonnement, Mr Renault se retourna et lui dit : « Elles sont minces parce qu'elles sont sèches ; mais elles ne sont pas déformées. » Tandis qu'il donnait cette explication son visage s'altéra, ses traits changèrent, il lui poussa des moustaches noires, et il ressembla terriblement au colonel. La cérémonie commença. Le fond du chœur était rempli de tardigrades et de rotifères grands comme des hommes et vêtus comme des chantres : ils entonnèrent en faux bourdon un hymne du compositeur allemand Meiser, qui commençait ainsi :

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