Chapitre 4 — CHAPITRE IV<br/><br/>Poursuite
Les cris hystériques des femmes cessèrent, les sifflets stridents des miliciens se turent, deux ambulances emmenèrent, l’une le corps sans tête et la tête coupée à la morgue, l’autre la jolie conductrice, blessée par des éclats de vitre, à l’hôpital, des concierges en tablier blanc balayèrent les morceaux de verre et répandirent du sable sur les flaques de sang. Incapable de courir jusqu’au tourniquet, Ivan Nikolaïevitch s’était effondré sur un banc. Plusieurs fois, il avait essayé de se lever, mais ses jambes refusaient de lui obéir : Biezdomny était frappé d’une espèce de paralysie.
C’est au moment précis où il avait entendu le premier hurlement que le poète s’était précipité vers le tourniquet. La vue de la tête rebondissant sur les pavés lui avait causé un tel choc qu’il s’était écroulé sur le banc le plus proche où il s’était mordu les doigts jusqu’au sang, impuissant à comprendre comment, alors qu’une minute plus tôt il discutait avec Berlioz, cette tête, maintenant… Naturellement, l’Allemand fou lui était complètement sorti de l’esprit.
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