Chapitre 4 — Chapitre IV<br/>Le récit de l’homme chauve
Nous suivîmes l’Hindou le long d’un couloir sordide, mal éclairé et encore plus mal meublé ; au bout il ouvrit une porte sur la droite. L’éclat d’une lampe jaune nous accueillit. Au milieu de cette clarté soudaine se tenait un petit homme au crâne immense, nu, étincelant : une couronne de cheveux roux autour de la tête évoquait irrésistiblement le sommet d’une montagne surgissant d’entre une forêt de sapins. L’homme, debout, tordait nerveusement ses mains. Les traits de son visage s’altéraient sans cesse et l’expression de sa physionomie passait du sourire à la maussaderie sans qu’on sût pourquoi. En outre, il était affligé d’une lèvre inférieure pendante qui laissait voir une rangée de dents jaunes et mal plantées ; il tentait de les dissimuler en promenant constamment sa main sur la partie inférieure de son visage. Il paraissait jeune, malgré sa calvitie : de fait, il venait d’avoir trente ans.
« Je suis votre serviteur, mademoiselle Morstan ! répétait-il de sa voix pointue. Votre serviteur, messieurs ! Je vous prie d’entrer dans mon petit sanctuaire. Il n’est pas grand, mademoiselle, mais je l’ai aménagé selon mon goût : une oasis de beauté dans le criant désert du Sud de Londres. »
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