Chapitre 4 — La Sagesse du Gardien

Mademoiselle Isla

Le café Ivy Ink dégage aujourd'hui un parfum de rêves torréfiés — ou peut-être est-ce simplement la cannelle saupoudrée sur les cappuccinos. Le grincement doux des chaises en bois et le froissement des pages des livres éparpillés se mêlent au bourdonnement chaleureux des conversations. Je m’appuie contre le comptoir, attendant mon chai latte, et mes yeux parcourent les visages des habitués. Dans un coin, un groupe de poésie claque des doigts à quelque chose que je ne peux pas entendre. Une femme aux écouteurs jaune vif dessine frénétiquement dans un carnet, son crayon bougeant comme si elle poursuivait quelque chose qu’elle craignait de perdre. Un homme près de la fenêtre murmure à lui-même en barrant des lignes dans un script. Et puis, il y a Walt, installé à sa table habituelle près de la fenêtre, son nœud papillon légèrement de travers, un livre ouvert dans une main.