Chapitre 4 — Les Ombres de l’Ordre

Viktor

Sous un ciel déchiré par des éclairs rouge sang, la Forteresse de l’Ordre du Fer se dressait comme une cicatrice de pierre et de métal rouillé à l’orée des Terres Creuses. Dans une salle enfouie au cœur de ses entrailles, l’air pesait lourd, saturé d’une odeur de fer brûlé et de sueur rance. Des torches vacillantes projetaient des ombres tordues sur des murs gravés de runes anti-magie, leurs lignes dures semblant vibrer d’une froideur hostile. Un cri étouffé, guttural, résonna au loin, quelque part dans les quartiers des soldats, un écho de souffrance ou de folie que Viktor Stahl ignora sans un frémissement. Penché sur une table de pierre noire, sa silhouette imposante dominait la pièce, ses doigts gantés manipulant un éclat d’obsidienne luisant d’une énergie malsaine. La lueur pulsait, rouge et noire, comme un cœur corrompu battant sous la surface, et Viktor, les yeux glaciaux scintillant d’une ambition dévorante, murmura pour lui-même : "La magie mourra, et je serai son bourreau."