Chapitre 4 — IV<br/><br/>L’ÉCRAN
Marthe Chenevray avait cherché vainement le sommeil. Elle n’avait pas réussi à retenir son beau-frère jusqu’au lendemain. Après avoir accepté de dîner en famille, et porté lui-même Juliette dans son petit lit, M. Monrevel avait regagné à onze heures du soir l’hôtel de la rue Murillo :
— Je serai plus près d’elle, répondit-il à Marthe qui le suppliait de rester. Ce voyage qui devait m’apporter un peu de paix a contribué à me torturer. Il me semblait que j’ajoutais la distance au temps, et que l’horrible séparation que chaque jour augmente s’accélérait.
Presque bas il ajouta :
— Il n’y a qu’un mois et j’ai oublié déjà le son de sa voix. Je la revois dans sa jeune grâce et je ne l’entends plus. Et tous les efforts de ma volonté et de ma mémoire n’y peuvent rien.
Toute la soirée, il avait parlé d’elle. Comme avant son voyage, il s’accusait à son sujet et s’adressait d’inutiles reproches. Marthe pouvait croire qu’il n’avait pas quitté son salon, et que la mort de Mathilde ne datait que de quelques jours.
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