Chapitre 4 — Un Jardin de Secrets

Éléonore de Villeneuve

L’air était chargé d’un parfum de roses fanées et de jasmin, flottant comme une promesse douce-amère dans les allées soigneusement entretenues du Bosquet des Rocailles. Le murmure discret des fontaines mêlé au chant des oiseaux créait une symphonie apaisante, un contraste marqué avec la cacophonie sourde de Versailles. Sous la lumière diffuse d’un début d’après-midi, Éléonore avançait à pas mesurés sur les sentiers sinueux qui la conduisaient à ce lieu de relative solitude. Sa robe légère d’un vert pâle, en écho aux nuances des haies qui l’entouraient, semblait presque se fondre dans l’environnement, et son éventail ouvrait et se refermait machinalement dans sa main tremblante, trahissant un trouble qu’elle s’efforçait de dissimuler.