Chapitre 4 — III
En dépit de ses cheveux blancs et de ses quarante-cinq années, c’était un homme qui aurait paru d’une jeunesse surprenante, n’eût été l’expression de tristesse qui se lisait sur son beau visage amaigri. De quatre ans plus âgé que Manrique Ruiz, qui avait jadis servi sous ses ordres, don Ricardo Iramundi était chef d’escadrons au 3e lanciers quand avait éclaté la guerre de Libération. Il n’avait jamais, alors, ni depuis, jalousé l’ascension foudroyante de don Manrique, dont il était demeuré l’ami. Une fois, le général Ruiz avait proposé au colonel Iramundi, avec les étoiles de général, le poste de gouverneur militaire de la capitale. Don Ricardo avait dit non, très simplement, et don Manrique avait compris. Ce n’était pas au commandant d’un régiment que personne, gradés et soldats, ne consentait à quitter, à donner le mauvais exemple. Il fut donc admis que, jusqu’au jour où lui-même déciderait que l’instant de la retraite avait sonné pour lui, les Corcovados n’auraient pas d’autre chef que le colonel Iramundi.
Il s’inclina devant le prêtre avec déférence. Doña Fraisette ayant cru de son devoir de les présenter, il l’arrêta :
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