Chapitre 4 — IV
Approchez-vous ordonna avec un geste large M. de la Houssaye, approchez-vous et regardez, je vous en prie, cher monsieur ! Vous avouerez, surtout à cette époque de l’année, qu’il peut y avoir des panoramas moins agréables à contempler que celui-ci ?
– Je n’ai jamais prétendu le contraire », dit Costes.
On était, effectivement, au début de janvier. Il y avait à peine quelques jours que Costes était à la tête de ses nouvelles fonctions. Il avait débarqué le 22 décembre à Port-Saïd. Son initiation, en raison de l’approche des fêtes avait commencé par être beaucoup plus mondaine que technique. Il avait fait les visites de convenance à Ismaïlia et à Port-Thewfik. La Noël et le premier janvier lui avaient permis de procéder à une rapide enquête sur les plaisirs du Caire et d’Alexandrie. Dans cette dernière ville, le cœur battant légèrement, il s’était enquis du Pavillon Bleu. Mais l’établissement de ce nom avait fait de mauvaises affaires et n’existait plus depuis une dizaine d’années déjà. Soucieux de ne point attirer l’attention de l’aimable collègue du Canal qui s’était institué, en la circonstance, son cicérone. Costes n’avait pas insisté. Il avait remis à plus tard le soin de reprendre une enquête qu’il avait juré et qu’il s’était juré de mener à bien.
Ce n’était donc que ce matin du 4 janvier 1930 qu’il prenait véritablement son service. M. Oscar-Anselme de la Houssaye, directeur général adjoint des Services administratifs, à qui Costes était particulièrement recommandé, avait, à cette occasion, revendiqué le privilège de lui faire faire le tour du propriétaire. Ils étaient partis à l’aube d’Ismaïlia dans une confortable automobile. Ils se trouvaient maintenant tous les deux sur la terrasse de la « gare » de Geneffé, au kilomètre 134, au-dessus des Lacs Amers, à huit lieues environ au nord de Suez.
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