Chapitre 4 — Le Réveil de l’Autel

Élise Moreau

Un frisson glacé me parcourt l’échine alors que je m’enfonce plus loin dans la Forêt Interdite de Sombreval, le crépuscule jetant des ombres longues et tordues sur le sol moussu. La voûte des pins et des chênes centenaires forme un plafond oppressant, ne laissant filtrer qu’une lumière mourante, teintée d’un vert spectral. Chaque pas semble résonner dans le silence lourd, comme si la forêt elle-même retenait son souffle. Une brume légère s’élève de la terre humide, s’enroulant autour de mes chevilles tel un serpent invisible, et l’odeur de pourriture douce et de fougères sauvages emplit mes poumons. Ma cicatrice au poignet gauche commence à picoter, puis à brûler légèrement, un écho douloureux de quelque chose que je ne comprends pas encore. Mon cœur bat à tout rompre, partagé entre la peur qui me hurle de faire demi-tour et une pulsation sourde dans ma poitrine, comme un appel, une voix sans mots qui me pousse à avancer.