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Romans de romance dans un seul endroit

Chapitre 2Le Désastre du Mariage


Margot

Le soleil inondait les grandes fenêtres du sol au plafond de la Chapelle de Verre, projetant une lumière dorée sur les sols en marbre poli. Des arcs-en-ciel légers dansaient sur les murs, comme si la nature elle-même saluait l’occasion avec enthousiasme. Le subtil parfum des fleurs fraîches se mêlait à la fraîcheur contrôlée de l’air climatisé, créant une symphonie parfaite entre beauté éthérée et précision moderne. Tout semblait parfait. Trop parfait, pensa Margot, tout en se tenant à l’autel, ses mains serrant si fort son bouquet que les tiges d’eucalyptus s’enfonçaient douloureusement dans ses paumes.

Ses cheveux châtain foncé étaient relevés en un chignon impeccable, chaque mèche soigneusement en place, et sa robe en soie ivoire épousait son corps comme si elle avait été façonnée sur mesure pour elle. Ce moment représentait l’aboutissement de plusieurs années d’efforts — une culmination d’une planification méticuleuse, de listes interminables et de nuits blanches. Tout était en place, chaque détail parfaitement orchestré.

Sauf que Tyler ne la regardait pas.

L’estomac de Margot se noua, une fine goutte de sueur glissant sous la dentelle délicate de son corsage. Elle n’avait même pas besoin de tourner la tête pour s’en assurer. Ses yeux ne s’attardaient ni sur ses lèvres tremblantes ni sur ses yeux bleu perçant. Il regardait ailleurs — partout, sauf elle. Ses doigts jouaient nerveusement avec les poignets de son costume sur mesure, les tirant comme s’ils le gênaient. Une légère pellicule de sueur brillait sur son front, et sa mâchoire se contractait par moments, comme s’il luttait pour retenir quelque chose. Une pression douloureuse étreignit la poitrine de Margot, tandis qu’une petite voix en elle ne cessait de lui souffler — ou plutôt de lui hurler — que quelque chose clochait.

Elle força un sourire et entama ses vœux, sa voix d’abord maîtrisée. « Tyler, quand je t’ai rencontré, je n’ai pas seulement trouvé l’amour — j’ai trouvé une stabilité, un réconfort, et quelqu’un qui voyait le monde à travers les mêmes yeux que moi. Aujourd’hui, je te promets...La pièce immaculée semblait se moquer d’elle avec sa perfection : les flûtes de champagne soigneusement alignées sur la table, les parts de gâteau de mariage intactes posées sur des assiettes en porcelaine délicate. Un miroir accroché au mur opposé renvoyait son reflet : ses cheveux en désordre, son mascara coulé, ses mains tremblantes agrippant la dentelle de son corsage. Elle ressemblait à une étrangère. À quelqu’un qui avait tout perdu.

Margot s’effondra sur la chaise longue en velours, sa respiration courte et haletante, tandis que des larmes roulaient sur ses joues. Sa vision se brouilla alors qu’elle attrapait son agenda en cuir posé sur la table voisine.

Elle l’ouvrit d’une main tremblante, ses yeux parcourant les pages remplies d’heures de préparation. Chaque entrée, codée par couleur, lui renvoyait un rappel cruel du temps et de l’énergie qu’elle avait consacrés à ce jour. Chaque détail avait été soigneusement planifié. Chaque éventualité anticipée. Sauf celle-là.

Ses doigts effleurèrent les bords dorés de l’agenda, sa gorge se nouant. Cet agenda était censé être son filet de sécurité, son armure contre le chaos. Une mémoire vive de la voix de sa mère émergea soudain : « Si tu planifies tout parfaitement, rien ne peut mal tourner. » Mais tout avait mal tourné. Horriblement, irrémédiablement mal tourné. Et cet agenda ne l’avait pas sauvée. Il ne pouvait pas la sauver.

Dans un sanglot étranglé, Margot lança l’agenda à travers la pièce. Il heurta le mur dans un bruit sourd, s’ouvrant en tombant sur le tapis tel un oiseau blessé. Elle enfouit son visage dans ses mains, les larmes brûlantes coulant sans relâche.

Pour la première fois depuis des années, Margot Langston n’avait aucun plan. Et cette pensée la terrifiait.